La côte Nord-ouest de la Tasmanie


8 janvier 2010

Minuscule à l’échelle du continent, verte, humide, constellée de villes et villages du début du 19e siècle et de merveilles naturelles, l’Île de Tasmanie est une destination à part entière. Séparée du continent par les 250 km du détroit de Bass, elle forme un triangle de 300 km de côté et 70 000 km2 de superficie soit 1% de l’Australie. L’histoire y est partout présente que ce soit à Hobart, sa capitale charmante et provinciale au sud, dans les campagnes parsemées de fermes géorgiennes ou victoriennes ou au pénitencier de Port Arthur. Elle ressemble à une toute petite pointe détachée du sud-est du continent et abrite un peu moins de 485 000 habitants.

Géographes, à vos cartes ! La Tasmanie est située plus au sud, en latitude, que le cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud), dans les quarantièmes rugissants ou Roaring Forties, ces 40e degrés de latitude Sud réputés pour leur tempêtes. Ses voisins sont, à l’est, la pointe nord de l’Île du Sud de la Nouvelle-Zélande, au sud, l’Antarctique et, à l’ouest, l’Argentine ! La population se concentre principalement au nord et au sud-est où la campagne est riche et fertile et le littoral accessible et accueillant. Par contraste, la côte ouest reste sauvage et isolée, des mers démontées, des vents violents et des orages sans fin en hiver battant le rivage. À l’intérieur des terres, forêts luxuriantes et montagnes forment l’une des régions sauvages les mieux préservées au monde, ce qui leur a valu d’être inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. La côte est, sèche et ensoleillée, attire de nombreux vacanciers.

Le traversier qui part de Melbourne prend entre 10 et 12 heures pour rallier la Tasmanie selon l’humeur de la mer de Tasman. Comme à notre habitude, nous avons fait une traversée tranquille, mer calme, sans histoire. Nous décidons d’aller explorer d’abord le nord-ouest de l’île car c’est encore la période des grandes vacances pour les Australiens et la côte est, réputée pour ses plages et son soleil, est bien achalandée jusqu’à la fin janvier.

Wynyard, Sulphur Creek, Boat Harbour Beach, Sisters Beach, Stanley, des petites villes et villages qui bordent la mer et qui nous accueilleront pour une ou deux nuits chacun. Tous les soirs, un camping gratuit au bord de la mer, grandes plages en prime pour les marches de fin d’après-midi. Parfois les pieds dans l’eau mais pas plus, l’eau est plutôt fraîche… 170 C, rien à voir avec Fidji ! Par contre, le soleil brille et tape fort ici… la Tasmanie est située sous un trou de la couche d’ozone, crème solaire obligatoire sinon coup de soleil assuré !

En quelques mots, voici nos coups de cœur pour le nord-ouest de la Tasmanie :
  • près de Wynyard, le ¨Table Cape¨, un plateau suspendu au-dessus de la mer qui offre une vue inégalée de la région;
  • le promontoire de ¨Fossil Bluff¨ où on retrouve sur la plage de grosses roches de grès friable qui abrite une multitude de fossiles marins (surtout des coquillages); c’est sur ce site qu’a été retrouvé le plus ancien fossile de marsupial de l’Australie (20 millions d’années);
  • l’eau turquoise et le sable fin (on se croirait en Nouvelle-Calédonie) de la plage de Boat Harbour;
  • ¨The Nut¨, une formation volcanique de 152 m de haut sur le bord de la mer à Stanley; la montée ardue mais courte est vite oubliée grâce à la vue magnifique que l’on a du sommet.

Blue Moutains National Park (New South Wales)


1er et 2 janvier 2010

Les contreforts des Blue Mountains commencent à 65 km à l’ouest de Sydney et s’élèvent sur un plateau à 1100 m d’altitude. C’est en fait une partie de la ¨ Great Dividing Range ¨, cette chaîne de montagne qui s’étire sur toute la côte est de l’Australie. La légère brume bleutée, qui donne son nom aux montagnes, provient de l’évaporation des eucalyptus qui abondent dans le parc. Les Blue Mountains regorgent de vallées creusées dans la pierre au fil des millénaires et de spectaculaires formations rocheuses. Il y aurait eu plusieurs belles randonnées pédestres à y faire mais nous nous limitons aux plus exceptionnelles… la température maussade nous incite à avancer, nous avons rendez-vous à Melbourne le 8 janvier pour traverser en Tasmanie et, de plus, il y a foule dans les Blue Mountains, tout Sydney ayant fui la ville après les festivités de Noël et du Nouvel An pour venir prendre une bouffée d’air frais en montagne !

Nous choisissons de faire le trajet vers Melbourne par l’intérieur des terres. Des grands champs en culture et en pâturage, des vallées fertiles mais sèches pour le moment, les fermiers nous disent qu’ils attendent la pluie avec impatience… Puis, une route très sinueuse nous fait gravir puis descendre des montagnes au paysage bien particulier… un peu sinistre mais joli en même temps. Un feu de forêt a ravagé ces montagnes en 2003, la plupart des arbres sont restés debout de sorte que c’est maintenant une forêt de grands arbres aux troncs gris séchés que nous traversons. Nous croisons quelques stations de ski et hôtels de luxe, on se croirait en hiver avec tous les arbres qui ont perdu leurs feuilles !

Nous n’avons pas eu le temps de visiter Melbourne, ce sera pour le retour de la Tasmanie mais ce que nous en avons vu nous a plu. Située tout au fond de la grande baie refermée de Port Philip (50 km de diamètre), la ville est bien protégée de la mer et sa banlieue jouit de rivages et de plages magnifiques.

Petite anecdote…En quittant l’état du New South Wales, il y a plein d’affiches nous avisant que nous ne pouvons entrer dans l’état du Victoria (capitale Melbourne) avec des fruits frais (pour contrôler la mouche à fruits). Nous nous informons à des locaux et on nous dit qu’il y a parfois des barrages routiers pour contrôler les véhicules mais qu’on compte surtout sur la collaboration des gens… nous collaborons donc en pelant et faisant cuire nos pommes, poires et pêches fraîchement achetées… miam, miam… même si nous n’avons rencontré aucun barrage routier… Cela nous a rappelé notre entrée en Nouvelle-Calédonie où les officiers du ¨contrôle sanitaire ¨ nous ont offert d’attendre bien tranquillement sur le Sol Maria le temps que nous pelions tous nos fruits et légumes. En Nouvelle-Zélande, ils avaient été très polis mais ils avaient apporté un grand sac de vidanges et confisqué tous nos fruits, légumes et viandes. Réal avait juste eu le temps de prendre quelques bouchées du gigot d’agneau (de la Nouvelle-Zélande !) que l’on venait de faire cuire pour le souper ! Au Tonga, on nous avait permis de garder tous nos fruits et légumes à condition de les consommer à bord… autres pays, autres mœurs dit-on…