L’ouest de la Tasmanie

On nous l’avait dit, l’ouest est pluvieux et froid; il pleut en moyenne 7 journées sur 10 ! Mais, c’est l’été, et nous sommes chanceux, nous n’essuyons que quelques ondées malgré les nuages menaçants qui planent souvent au-dessus de nos têtes. Le bon côté de ce climat humide c’est qu’il est propice à une végétation exceptionnelle, des arbres immenses et une ¨rain forest¨ spectaculaire. L’ouest n’est pas seulement riche en végétation mais aussi en ressources minières : argent, cuivre, or et plomb pour ne nommer que celles-là. À Zeehan, nous avons pu admirer une collection de pierres exceptionnelle, de calibre mondial. Le musée abrite également de vieilles locomotives en plus de relater, avec moult photos et expositions, toute l’histoire minière de la Tasmanie. Très intéressant…

À Rosebery, nous dénichons encore une fois un site de camping exceptionnel sur le bord du lac du même nom; nous taquinons la truite pour la première fois avec nos nouvelles cannes à pêche (lancer pour Lucie et mouche pour Réal) mais sans succès… patience… patience… il y aura plein d’autres occasions, la Tasmanie est reconnue pour être généreuse avec les pêcheurs.

À Strahan, nous réalisons que, pour la première fois, nous touchons à l’Océan Indien, cela nous fait frissonner un peu ! Le soir, on ne peut résister à l’envie de regarder un vidéo qui parle de voile aux Seychelles… projet… projet… Nous campons sur Ocean Beach, une plage de 33 km de long adossée à de grandes dunes de sable, les Henty Dunes (30 m haut). Petite balade au coucher de soleil sur les dunes, c’est magique !

Un autre très joli site de camping près du lac Burbury; il pleut, nous en profitons pour travailler à l’ordi sur nos photos et vidéos… Réal entreprend un projet qu’il a en tête depuis plusieurs années mais qu’il n’a jamais eu le temps de faire… numériser ses cassettes vidéos 8mm de son séjour en Argentine-Brésil-Uruguay-Paraguay en 1989-1990 et en faire un montage vidéo à graver sur DVD. C’est l’occasion de nous familiariser avec notre nouveau MacPro (Apple)… des heures et des heures de plaisir en perspective… !

Après la pluie, nous poursuivons notre route vers Cradle Mountain-Lake St-Clair National Park, le parc le plus connu de Tasmanie avec ses pics spectaculaires, ses gorges profondes et ses landes sauvages. Nous ferons le secteur Cradle Mountain situé plus au nord au retour. Lake St-Clair n’est pas le plus grand lac de Tasmanie mais c’est le plus profond lac naturel, 167 m. Nous y avons fait de superbes randonnées pédestres et aussi fait la rencontre d’un nouveau mammifère pour nous, l’échidna. Cela ressemble à un petit porc-épic avec un long museau qu’il fourre partout dans le sol à la recherche de termites et autres insectes dont il se délecte. Ce qui est exceptionnel c’est qu’il s’agit de l’un des deux seuls mammifères au monde qui pond des œufs en guise de mode de reproduction. L’autre est l’ornithorynque (platypus comme on l’appelle ici, semblable à une loutre mais avec un long bec large et plat) qui habite aussi la Tasmanie et dont nous espérons bien avoir l’occasion d’observer dans son environnement naturel. L’échidna est plus facile à observer, il se déplace lentement et, s’il se sent menacé, il cache son museau sous son ventre, s’enfonce un peu dans le sol et ne laisse apparaître que son beau dos rond fourni de pics… qui s’y frotte s’y pique ! À la sortie du Lac St-Clair, nous campons au bord d’une rivière, sur une grande bordure de pierre avec des troncs d’arbres coupés tout autour, il s’agit d’une zone qui a déjà été inondée, il y a plusieurs barrages hydroélectriques sur les cours d’eau de la Tasmanie. Heureusement qu’ils n’ont pas ouvert celui-ci durant la nuit, nous aurions flotté ! 

À raison de quelques dizaines de km par jour, nous approchons d’Hobart, la capitale au sud-est de l’île. Mais, auparavant, on s’arrête au Lac Bradys, recommandé par un Grey Nomad comme étant un excellent site de pêche. Nous sommes chanceux, nous arrivons en matinée, certaines caravanes ont quitté et nous nous installons sur le plus beau site de l’endroit, au bord de l’eau bien sûr. Une affiche nous avise que nous avons droit à 5 poissons par permis et qu’il faut remettre à l’eau les poissons de moins de 30 cm de long !!! On nous annonce qu’il y a dans ce lac de la truite arc-en-ciel, de la truite brune et du saumon de l’Atlantique ! Des locaux pêchent à partir de la rive un peu plus loin, nous les observons mais ils ne semblent pas très chanceux. Tout à coup, ça y est, ils sortent l’épuisette et nous montrent fièrement leur prise, un magnifique saumon de l’Atlantique d’environ 5kg qui fait un peu moins d’un mètre de long ! WOW ! Nous redoublons d’ardeur, c’est plus qu’il n’en fallait pour que nous persistions dans notre effort de pêche. Une heure plus tard, c’est au tour de Réal de piquer un monstre ! Au secours, nous n’avons pas d’épuisette (nous pensions ne pêcher que des petites truites !), comment le sortir sans le perdre ? Tony, un des locaux, court à notre rescousse, Réal réussit à amener sa prise au bord et Tony la cueille tout doucement avec son épuisette ! Notre saumon fait 75 cm de long et on estime son poids à 4kg environ ! C’est sans contredit le saumon le plus délicieux que nous ayons jamais mangé ! Il nous a copieusement nourris pendant 4 soupers. Que du bonheur !!! Merci la vie !